La Ligne verte : L'expiation et le sens moral

C'est parti pour une petite analyse du film La Ligne verte et de ses thématiques. La Ligne verte est un long métrage sorti en 1999 et réalisé par Frank Darabont.

Synopsis: Paul Edgecomb est hanté par ses souvenirs, gardien-chef du pénitencier de Cold Mountain en 1935, il était chargé de veiller au bon déroulement des exécutions capitales en s'efforçant d'adoucir les derniers moments des condamnés. Parmi eux se trouvait John Coffey, accusé du viol et du meurtre de deux fillettes. Intrigué par cet homme candide et timide aux dons magiques, Edgecomb va tisser avec lui des liens très forts.

Analyse: Ceci est donc une analyse assez courte des thématiques abordées dans le film, pour ça j'ai bien sûr regardé le film et fais ma propre analyse mais j'ai aussi regardé les commentaires d'autres personnes pour comparer différents points de vue, les sources sont notées à la fin de l'article. 

Pour plus de clarté j'ai de nouveau décidé de séparer les idées de ce film en plusieurs grandes parties, le film parle tout d'abord de la dignité des prisonniers et de l'expiation mais aussi de notre devoir dans les conflits qu'ils entraînent, le film aborde aussi la thématique du fantastique.

Alors la thématique carcérale est très vite mise en place puisque le personnage principal se remémore son passé de gardien de prison et grâce à se point de vue le film se montre proche des prisonniers et de leur quotidien. Alors même si les détenus du bloc E ont commis des actes horribles, le narrateur les décrit sans cesse comme des humains qui ont besoin d'être traités comme tels. En effet, la plupart des gardiens du bloc E traitent leurs prisonniers avec respect et dignité, car ils savent que les condamnés à mort subissent un stress psychologique immense. On rappelle à Paul Edgecomb, par exemple, à quel point les gardes peuvent sembler effrayants aux détenus quand il observe une petite souris marchant dans le bloc. On ne parle pas des crimes des détenus, Delacroix est présenté comme aimant avec sa souris de compagnie, on le montre dans sa situation actuelle et non à travers le crime qu'il a commis. Tous les prisonniers sont condamnés à mort dans ce bloc, mais on nous le fait oublier petit à petit et même si l'on sent que quelque chose pèse sur leur tête on s’intéresse à l'humain.

Et l'on s'y intéresse d'autant plus avec John Coffey, ce personnage est surprenant et apporte avec lui l'aspect surnaturel du film mais aussi quelque chose de religieux. En effet si Paul croit que celui qui a commis un péché est responsable de se racheter c'est à travers John que cette idée se concrétise, personne ne peut prouver qu'il est innocent, il est considéré comme coupable mais Paul lui donne une chance de sauver quelqu'un en le faisant sortir de la prison. Et John à travers ses pouvoirs surnaturels enlève les maux de plusieurs personnes, il pourrait vouloir à travers ses gestes expier ses pêchers mais il semble aussi agir comme celui qui enlève le mal dans autrui. 
De plus, le film nous montre que la plupart des détenus s'arrêtent dans le bureau de Paul sur le chemin de la chambre d'exécution pour prier pour le pardon, qui est leur dernier espoir d'expiation.

Mais si le film met principalement en avant les détenus on peut aussi y retrouver l'idée que la moralité et le devoir de chacun à travers le conflit est important. Et on peut voir ça à travers les actions des gardiens et surtout avec la confrontation de Percy et Paul. Paul traite les prisonniers humainement, mais son devoir est quand même de les mener à leur peine de mort, à travers son devoir il essaye de se conduire avec une bonne morale, Percy quand à lui se fiche de son devoir il semble juste prendre du plaisir à humilier les prisonniers. Mais pourtant alors que Paul sait que Coffey est innocent il le conduit quand même à la chaise électrique. Après la mort de Coffey, Paul et les autres gardiens réalisent tous indépendamment que leurs années sur la Ligne Verte ont faussé leur perception du bien et du mal et ont affecté leur sens moral. Peu importe si ses intentions sont bonnes, tuer est toujours une erreur, ils ont par sens du devoir mené un innocent à la mort. Et c'est pourquoi l'exécution de John Coffey était leur dernière.

Pour finir, si le film nous a inscrit depuis le début dans une arène très concrète John Coffey ajoute des éléments surnaturels à l'histoire, que le narrateur est incapable d'expliquer. Par exemple, la raison pour laquelle il a enlevé les jumelles reste un mystère et pendant son séjour dans le bloc E, il guérit l'infection des voies urinaires de Paul, ressuscite la souris M. Jingles et guérit la femme du directeur de sa tumeur au cerveau et transmet ensuite la maladie à Percy Wetmore. M. Jingles et Paul vivent tous deux une vie exceptionnellement longue, tout cet aspect fantastique ne fait que renforcer l'idée que nous ne connaissons pas tout de ce monde et tout comme nous ne pouvons pas être certain de ce qui est surnaturel ou non, nous ne pouvons pas être sûrs à chaque fois de qui est coupable ou non, je pense que le surnaturel ici sert à émettre l'idée d'un doute présent dans nos vies et face auquel on doit se positionner pour prendre des décisions morales.

Voilà pour moi les thématiques principales abordées dans le film, il en existe sans doute pleins d'autres mais je trouvais ça intéressant de parler des thématiques plus liées aux prisonniers directement et à d'autres qui se rapprochent plus du système carcéral en entier, voir à des notions encore plus larges comme le doute. N'hésitez pas à discuter en commentaire de ce qui vous intéresse particulièrement dans ce film.   

Critique: Ce film est l'un des drames les plus marquants que j'ai vu, c'est sur. Il est si triste et nous met face à la dure réalité du monde carcéral et nous met tout comme les gardiens dans une situation complexe, on a à faire à  des personnes qui ont commis des actes sans doute cruels ( on en sait un peu plus dans le livre) mais qui sont très humains et en même temps on tombe parfois sur des personnes qui n'ont pas commis les crimes desquels ils sont accusés. C'est terriblement dur et triste de voir ces exécutions et il est difficile de ne pas verser une larme devant ce film. Et pourtant j'ai toujours eu un peu de mal avec l'aspect fantastique qui nous sort un peu de la dureté du film, je pense que John aurait pu avoir des pouvoirs de guérison ou d'apaisement plus discrets, toutefois je trouve cet aspect intéressant si on l'interprète, comme dans l'analyse que j'ai fait plus haut, comme une raison de douter de temps en temps, en reflet avec ce qu'il se passe dans la prison.

Sources: https://www.gradesaver.com/the-green-mile/study-guide/themes
https://www.coursehero.com/lit/The-Green-Mile/themes/
https://explicationdefilm.com/2018/06/12/la-ligne-verte/
https://www.litcharts.com/lit/the-green-mile/themes
https://www.youtube.com/watch?v=R5E0ahXjh4I